Édouard Saffre, Champion de France d'équitation 2023 : Médaille d'or Concours de Saut d'Obstacles (CSO) Club 3 aux Générali Open de France
Le jeune homme de 18 ans n'envisage pas sa vie sans le cheval. Édouard arrive toujours à dégager du temps pour se rendre aux écuries, même tard, même entre deux cours… Il confie avoir renoncé à faire des études de médecine, car l’emploi du temps n’aurait pas été compatible avec sa passion et il ne regrette pas sa décision !
Le cheval, une histoire de famille
Ses parents et sa soeur pratiquent l’équitation loisirs.
Son grand-père faisait partie de la Fédération française d’équitation (FFE), il montait, était médecin de concours et possédait des chevaux.
Édouard a donc baigné dans le milieu hippique, mais sans qu'il y ait ni pression, ni obligation. Il s’y est d’ailleurs intéressé assez tardivement. Il commence vers 11-12 ans et monte épisodiquement. À l’époque, son temps libre est accaparé par un autre sport le volley-ball, auquel il consacre 6h par semaine sans compter les matchs le week-end. Avec son équipe il va même jusqu’au championnat de France.
La covid-19 donne un coup d’arrêt à sa pratique et après le confinement, Édouard qui ne fait rien à moitié, se voue entièrement à l’équitation, il plaisante : « L’écurie est ma deuxième maison, voire ma première pendant les périodes de vacances. »
Sans complicité, pas de résultat !
Les disciplines sont nombreuses dans l’équitation. Aux yeux du jeune compétiteur, le saut d’obstacles (CSO) est celle qui met le plus en valeur les savoir-faire que développe un duo cavalier/cheval : adresse, rapidité, puissance, dressage… cela nécessite beaucoup de techniques pour appréhender les difficultés d’un parcours. Édouard précise : « Un obstacle peut se franchir de tellement de façons différentes, je n’ai jamais l’impression de faire la même chose. »
Pour le jeune Andrésien, c’est également celle où l’on discerne le mieux, la complicité qui unit le cavalier à sa monture. Édouard raconte : « Oscar, mon cheval a 20 ans, c’est vieux pour la compétition, mais il a été exemplaire. Son attitude et sa sérénité aux championnats m’ont permis de ne pas être stressé ».
Édouard aurait eu en effet, des raisons de s’angoisser. Les aléas ont fait que pendant l’année, il a concouru avec trois chevaux différents. Il n’a commencé à monter Oscar pour la compétition, qu’un peu plus d’un mois avant les championnats. Il se remémore : « Je n’avais jamais fait de concours avec lui et pourtant j’étais confiant, j’ai dit à ma coach : on y va ! ».
Pour être performant, il faut former une équipe avec l'animal, créer du lien et sans cesse le renforcer. Édouard explique : « Les chevaux sont tous différents. Il y a pour chacun, une manière particulière de le monter, et pour savoir laquelle, il n’y a qu’une solution, y passer du temps ! »
Un souvenir inoubliable
Les championnats se sont déroulés à Lamotte-Beuvron sur 10 jours. Édouard revit l’instant : « Quand on arrive c’est tellement énorme, qu’on se demande ce que l’on fait là ! 20 catégories et plus de 120 participants rien que dans la nôtre ».
Sur place, il prend le parti de peu travailler et de privilégier les balades, pour canaliser toute l’énergie et la concentration dans les épreuves. Il ajoute : « Oscar a été bon ! Un bon cheval en compétition, c’est un cheval qui s’amuse… »
Quand le jeune champion évoque la remise des prix, on perçoit encore chez lui, beaucoup d’émotion. C’est un moment exceptionnel, gravé à jamais dans sa mémoire. Il raconte sans prétention, la montée sur la plus haute marche du podium, le speaker qui prononce son nom, la Marseillaise qui retentit pour lui, le tour d’honneur. Il résume : « La remise des prix a été magique ». Cette médaille est le couronnement du travail d’une année. Édouard s’est donné à 150% et ça a payé ! Aujourd'hui, en parallèle de ses études d'ingénieur agronome, il poursuit l'aventure au niveau supérieur. Il se prépare pour les épreuves en club 2 et envisage le club 1 par la suite.
Nous lui souhaitons bonne continuation et réussite !
SAM 192 - janvier/février 2024